
À l’adolescence, les écrans sont un outil central d'expression, de socialisation et de construction de soi. Mais entre réseaux, jeux, vidéos et messageries, la frontière entre usage bénéfique et usage abusif peut devenir floue. Il s’agit moins de contrôler que d’accompagner, en gardant le lien, le dialogue et la confiance.
Entre 13 et 16 ans, les adolescent·e·s vivent une période intense de changements personnels, sociaux et cognitifs. Elles et ils développent une pensée plus abstraite, recherchent leur identité, leur indépendance, leur groupe d’appartenance.
Au niveau des écrans, on peut percevoir cette étape de vie comme étant une période de transition. L’adolescent·e ayant acquis son propre smartphone (dans 99% des cas), elle ou il va devoir le gérer de manière de plus en plus autonome. Cette période comporte de nombreux risques avec l’usage des écrans (cyber-harcèlement, usage abusif, mauvaises rencontres, manque de sommeil, etc.). C’est pourquoi les adultes au contact des jeunes doivent rester vigilants et garants du cadre (au vue de l’immaturité du cerveau) ; qui est toujours nécessaire et doit être adapté en fonction de chaque enfant.
- S'intéresser à ce qui est fait sur les écrans et parler des usages sans juger en posant des questions ouvertes (“Qu’est-ce que t’aimes dans ce jeu ?”, “Tu te sens comment après TikTok ?”).
- Co-construire des limites d’usage (horaires, temps d’écran, zones sans écran (repas, chambre la nuit)).
- Échanger sur les contenus sensibles (sexe, violence, fakenews, cyberharcèlement).
- Encourager des activités hors écran (sport, culture, engagements, repos).
- Respecter leur besoin d’intimité, tout en restant présent et disponible.
- Favoriser les outils qui aident à réguler l’usage (mode sans distraction, suivi de temps d’écran…).
Les ados sont souvent conscients d'être trop connecté·es, mais disent manquer d’alternatives.
- Le multitâche numérique nuit à la concentration et à la mémoire. On ne peut pas faire efficacement deux tâches à la fois qui demandent une attention soutenue.
- Certains réseaux favorisent la comparaison sociale excessive, ce qui peut fragiliser l’estime de soi.
- Des comportements à risque peuvent apparaître en ligne : sexting, exposition à la pornographie, jeux d’argent ou d’influence.
- Un usage excessif peut masquer un mal-être plus profond.
Le cerveau des adolescent·es est particulièrement sensible à la récompense immédiate, ce qui les rend plus vulnérables aux mécanismes présents dans les réseaux sociaux et les jeux vidéo.
C’est une situation fréquente et souvent complexe à gérer. On peut tout d'abord essayer de comprendre les besoins derrière l’usage (besoin de se distraire ? de se rassurer ? de rester connecté·e aux autres ?) avec le dialogue. Cela pourra vous donner des pistes pour la suite (notamment pour les alternatives).
Vous pouvez ensuite tenter de co-construire un cadre réaliste avec lui avec des éléments abordant les moments sans écran (repas, soir par exemple), pauses régulières, activités alternatives, etc.
Si cela est trop tendu, vous pouvez aussi proposer une médiation avec un adulte de confiance ou un professionnel. L’objectif n’est pas de décrocher à tout prix, mais de trouver un équilibre sain et admissible pour toute la famille.
Oui, cela est même essentiel, mais en les construisant avec l’adolescent·e. Trop de liberté d’un coup peut être déroutante et le cerveau d'un ado n'est pas paré pour affronté tous les défis et les risques que génèrent les écrans. Les règles doivent évoluer, mais ne pas disparaître.
Il est vrai qu'il est parfois bien difficile de rentrer dans leur monde. Dans ces cas, il faut juste attendre le bon moment et ne pas se résigner. Rester disponible, montrer de l’intérêt sans pression, et commencer par parler de ses centres d’intérêt (jeu, influenceur, série…).