
Le cyberharcèlement touche une part relativement importante des jeunes aujourd’hui. Moqueries en ligne, insultes, menaces, diffusion de rumeurs, etc., quand les écrans deviennent des armes, les conséquences peuvent être graves. Il est donc essentiel de pouvoir reconnaître les signes et savoir comment réagir pour protéger les enfants et adolescent·es.
Le cyberharcèlement désigne toute forme de harcèlement qui utilise les moyens numériques (messages, réseaux sociaux, forums, jeux en ligne, messageries instantanées). Il consiste à insulter, menacer, humilier, propager des rumeurs, ou encore diffuser des contenus intimes sans consentement, de manière répétée, avec l’intention de blesser.
Contrairement au harcèlement "traditionnel", le cyberharcèlement peut se poursuivre jour et nuit, sans limites géographiques, et atteindre la victime même dans son espace privé. L’impact émotionnel peut être profond avec des conslquence telles que du stress, de l'anxiété, une perte de confiance en soi, de l'isolement social.
Chez les jeunes, cyberharcèlement et harcèlement scolaire sont souvent étroitement liés. Les attaques virtuelles prolongent ou aggravent des situations vécues dans le monde réel.
Plusieurs lois protègent contre le cyberharcèlement. Les actes peuvent notamment être punis en tant qu'injure, diffamation, menace, atteinte à l’honneur ou contrainte. Agir rapidement est essentiel :
- En repérant les signes de mal-être,
- En encourageant le dialogue,
- En sachant comment conserver les preuves et signaler les contenus problématiques.
Au-delà de la protection, l’objectif est aussi d’outiller les jeunes pour qu’ils puissent faire face aux risques, tout en développant leur capacité à interagir en ligne de manière respectueuse et responsable.
- Rester attentif aux signaux émotionnels et comportementaux de l’enfant (sautes d’humeur, repli sur soi, peur de consulter son téléphone, etc.).
- Encourager à parler en cas de problème et rappeler que ce n’est jamais honteux de demander de l’aide.
- Conserver les preuves avec des captures d’écran et sauvegarder les messages et les publications. Elles peuvent être utiles pour signaler ou porter plainte.
- Signaler le contenu aux plateformes concernées.
- Porter plainte si nécessaire, en particulier en cas de menaces, de harcèlement grave ou de diffusion d’images intimes.
Les filles sont statistiquement plus exposées au cyberharcèlement lié à l'apparence physique ou à l'intimité.
- Le cyberharcèlement peut commencer très tôt, parfois même dès 8–9 ans avec les premiers accès aux réseaux ou aux messageries.
- Ignorer les faits ou minimiser ("ce n’est que virtuel") peut aggraver la situation.
- Tout le monde peut être concerné, y compris les jeunes considérés comme populaires ou bien intégrés.
- Le harcèlement en ligne et le harcèlement scolaire sont souvent liés. Il n’y a pas de “mur” entre le monde réel et virtuel.
- Ne jamais répondre directement aux harceleuses et aux harceleurs. Cela alimente souvent le conflit.
Le cyberharcèlement est souvent invisible pour les adultes. De nombreux jeunes n’osent pas en parler de peur d’être punis ou incompris.
Tout changement de comportement soudain de la part d'un enfant devrait interpeller. Les raisons de ceci peuvent être nombreuses. Spécifiquement pour le cyberharcèlement, on retrouve des changements d’humeur soudain, de l'anxiété, de l'isolement social, des refus d’aller à l’école, des troubles du sommeil et une perte d’intérêt pour les activités habituelles.
Le but est de couper la dynamique le plus vite possible. Vous pouvez récupérer un maximum de preuves, signaler les contenus aux plateformes (si cela se passe là-dessus) et bloquer les personnes concernées et alerter la police si la situation est grave (contenus intime, menaces de mort, etc.).
Il peut également être pertinent de voir quelles sont les ressources disponibles dans le cadre de l'école (psychologues scolaires, travailleuse ou travailleur social·e).
Vous pouvez encore faire en sorte que la maison soit un lieu sécurisé pour lui en la "déconnectant" un maximum (sans pour autant lui couper l'accès au numérique). Ainsi, les mauvais contenus n'arriveront pas dans vos murs et votre enfant aura au moins un lieu serein pour lui.
Oui. Parfois, un jeune participe à des moqueries ou relaie des contenus blessants sans réaliser la gravité de ses actes. Sensibiliser dès le plus jeune âge à l’impact des mots en ligne est essentiel pour prévenir ces comportements.
Pas obligatoirement, mais c’est parfois nécessaire si la situation est grave (menaces, extorsion, atteintes graves à la réputation). Porter plainte permet aussi de faire reconnaître la souffrance subie.